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Parler de la Première Guerre mondiale (1914-1918), c'est avant tout penser aux grandes batailles meurtrières de la Marne, de la Somme, de Verdun et de tant d'autres.
C'est oublier les villages complètement détruits dont certains dans la Meuse, comme Bezonvaux, ne seront jamais reconstruits.
C'est oublier le drame de ces milliers de familles chassées de leur région envahie, contraintes d'abandonner leurs biens et de fuir vers des lieux plus sûrs, non menacés.
L'une d'elles, la famille Moser, se réfugie dans un petit village jurassien, proche de Salins, en espérant la fin de la guerre et le retour à Bezonvaux, le pays natal...

En 1929, une usine de filature et de tissage s'implante à Saint-Germain, village situé au sud de la région des Mille étangs. M. Richard, le directeur, ancien Poilu, installe sa famille dans un pavillon de fonction. Sa fille, Mathilde, partage les jeux de l'enfance avec le petit Pierre Dubois, fils de Joseph, une "gueule cassée", qui cultive le jardin et entretient les extérieurs de la propriété des Richard.
Survient alors la crise des années trente. Pourtant, en 1939 une reprise de l'économie semble se dessiner, lorsqu'éclate un nouveau conflit.
M. Richard est mobilisé et fait prisonnier. Son épouse le remplace à la tête de l'usine. Les études séparent Mathilde et Pierre. Celui-ci entre dans la clandestinité, refusant le Service du Travail Obligatoire en Allemagne.
Il quitte à regret son village, ses amis, mais Pierre promet à Mathilde de fêter son retour à la libération du Pays...

Veuf et proche de ses quatre-vingts ans, Jacques Porey décide d'entrer en maison de retraite, craignant une récidive d'AVC. Il y retrouve un camarade de promotion d'Ecole Normale et fait la connaissance de résidents, avec qui il évoque des souvenirs. Il s'adapte à sa nouvelle vie lorsque se présente dans l'établissement Mireille, qu'il n'a pas revue depuis soixante ans... Est-ce alors trop tard pour s'aimer ?