La mezzo-soprano Nora Gubisch prête ici sa voix incandescente au lyrisme déchiré des Nuits hallucinées, triptyque sur des poèmes d'Henri Michaux, Tristan Corbière et Victor Hugo qui donne son titre à l'album. Thierry Escaich tient lui-même la partie d'orgue solo dans La Barque solaire, inspirée de la mythologie égyptienne : il travaille le son à pleines mains, d'une manière presque charnelle, dans un flot continu de matière sonore vibrionnante, d'où giclent de vives étincelles de lumière. Enfin, composé pour David Grimal, le Concerto pour violon traduit en musique la lutte intérieure qui tiraille le compositeur, entre des ténèbres angoissées et l'appel d'une lumière transcendante.